L’interview qui tue!
La comédie qui ridiculise une puissance.
En savoir plusScorsese a filmé la foi en humanité d’un personnage sacré — et le monde a répondu par la colère, les interdictions et les brûlots médiatiques. Ici, on retrace pourquoi une relecture a déclenché une réaction d’État et de foule.
« Interdire un film, c’est convoquer la discussion que l’on prétend étouffer. »
Quand Martin Scorsese adapte le roman de Nikos Kazantzakis en 1988, il ne cherche pas le sacrilège gratuit : il veut humaniser l’épisode le plus mythique de la tradition chrétienne, montrer le doute, la tentation, l’épuisement d’un homme que l’on adule. Pourtant la société ne lit pas la nuance quand la dévotion est mise à l’épreuve : manifestations, menaces, affiches brûlées, interdictions locales — la réaction politique et sociale dit autant de la peur du doute que du choix esthétique du réalisateur. Le film devient alors miroir : on y voit projetée la rage d’institutions qui craignent de perdre leur monopole sur le récit sacré. C’est une pédagogie inversée : la censure enseigne que la pensée dérange, et que l’art, en questionnant les piliers, expose la fragilité des certitudes consolidées.
La censure autour de The Last Temptation n’a pas seulement été morale mais symbolique : interdire n’efface pas l’énigme que pose l’œuvre — au contraire, elle la politise. L’histoire du film nous apprend que le pouvoir, lorsqu’il sent vaciller la ferveur collective, préfère réduire l’accès plutôt que d’affronter le débat. Scorsese, par sa caméra, rappelle la responsabilité de l’art comme espace de dissidence intellectuelle ; et la réaction de certains États rappelle combien le récit officiel craint la contagion d’une pensée émancipatrice. Entre lois locales, pressions d’Église et tempêtes médiatiques, le film a survécu — non parce qu’il a gagné une bataille morale, mais parce qu’il a forcé la société à regarder ses propres ombres.
Le film de Kubrick questionne la punition, la liberté et le conditionnement.
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